Il est très difficile de parler de Prélude de nos jours. Tout ou presque a déjà été dit sur cet album légendaire. N’oublions pas qu’il a été réédité 12 fois depuis sa sortie en 1973 !!! Il est impossible de rajouter quoique ce soit à ce concert de louanges sans se répéter à son tour. On conseillera plutôt la lecture de l’excellent article que lui a consacré le journaliste brésilien Arnaldo DeSouteiro lors de la réédition en 2009 de la série japonaise « CTI RVG SHM-CD ». C’est l’analyse la plus intéressante qu’on ait pu lire jusqu’à présent, très complète avec l’éclairage de Deodato sur l’enregistrement. ( l’article d’ Arnaldo De Souteiro sur son blog « Jazz Station » ici)
Prélude doit son succès au hit planétaire: « Also Sprach Zarathustra ». Cet adaptation funky d’une oeuvre de Richard Strauss (1864-1949) a rencontré un écho un peu partout dans le monde et mis définitivement le label sur orbite. L’idée d’adapter cette œuvre est venue au producteur Creed Taylor pendant la séance du film de Stanley Kubrick: « 2001: l’Odyssée de l’espace ». Écoutons l’interview de Marc Myers dans « jazzWazz » sur la genèse de ce titre:
Jazz Wazz: Comment le concept de la chanson a t-il vu le jour?
Creed Taylor: En 1968, quand le film 2001: A Space Odyssey est sorti. Je l’ai vu et j’ai été stupéfié par la scène vers la fin, où le personnage qui mange à table brise le verre de vin sur le sol. Cette scène était tellement bizarre. J’ai entendu le thème musical du film et je me suis rendu compte qu’il n’avait jamais été réalisé autrement qu’ en tant que morceau classique.
Jazz Wazz: Puis que s’est-il passé?
Creed Taylor: J’ai demandé à [Eumir] Deodato s’il pouvait faire quelque chose avec le thème 2001. Deodato avait adapté des albums pour moi chez A & M. Le résultat a donné cette samba intense, proche d’un rythme bossa. Ce n’est pas tant l’arrangement, mais l’énergie que Deodato a mise dans le rythme du morceau pour installer le thème [de 2001] qui donnait à sa version cette espèce de feeling incroyable, juste après l’exposition de la mélodie. En tout cas la construction du morceau était terrible. (JazzWax: 28 Avril 2009, l’interview dans son intégralité ici)
Creed Taylor: En 1968, quand le film 2001: A Space Odyssey est sorti. Je l’ai vu et j’ai été stupéfié par la scène vers la fin, où le personnage qui mange à table brise le verre de vin sur le sol. Cette scène était tellement bizarre. J’ai entendu le thème musical du film et je me suis rendu compte qu’il n’avait jamais été réalisé autrement qu’ en tant que morceau classique.
Jazz Wazz: Puis que s’est-il passé?
Creed Taylor: J’ai demandé à [Eumir] Deodato s’il pouvait faire quelque chose avec le thème 2001. Deodato avait adapté des albums pour moi chez A & M. Le résultat a donné cette samba intense, proche d’un rythme bossa. Ce n’est pas tant l’arrangement, mais l’énergie que Deodato a mise dans le rythme du morceau pour installer le thème [de 2001] qui donnait à sa version cette espèce de feeling incroyable, juste après l’exposition de la mélodie. En tout cas la construction du morceau était terrible. (JazzWax: 28 Avril 2009, l’interview dans son intégralité ici)
Si l’on retient avant tout le thème de Richard Strauss, précisons que l’album, dans son intégralité, est excellent. L’osmose entre les musiciens (Cobham, Tropea, Carter…) a parfaitement fonctionné comme en témoigne la facilité avec laquelle a été enregistré « Also spratch Zarathustra », en une seule prise ou l’incroyable conception de « September 13 ».
Un album mythique symbole du label CTI.
♫ ♫ ♫ ♫ ♫
Face A:
1. Also Sprach Zarathustra (2001) 9:00
(Richard Strauss)
2. Spirit of Summer 4:04
(Eumir Deodato)
3. Carly & Carole 3:38
(Eumir Deodato)
Face B:
1. Baubles, Bangles and Beads 5:20
(Robert Wright/George Forrest)
2. Prelude to Afternoom of a Faun 5:13
(Claude Debussy)
3.September 13 5:24
(Eumir Deodato/Billy Cobham Jr.)
Arrangé et dirigé par Eumir Deodato
Piano/Piano électrique: Eumir Deodato
Guitare électrique: John Tropea (solo sur A1, B1, B3)
Basse: Ron Carter (basse électrique sur B1)
Basse électrique: Stanley Clarke (solo sur A1)
Guitare: Jay Berliner (solo sur A2)
Batterie: Billy Cobham
Percussion: Airto, Ray Barretto (conga)
Trompette: John Frosk, Marvin Stamm (solo sur B2), Marky Markowitz, Joe Shepley
Trombone: Wayne Andre, Garnett Brown, Paul Faulise, George Strakey, Bill Watrous
Cor d’harmonie: Jim Buffington, Peter Gordon
Flute/Flute alto/Flute basse: Hubert Laws (solo sur B2), Phil Bodner, George Marge, Romeo Penque
Violons: Max Ellen, Harry Lookofsky, Paul Gershman, David Nadien, Emanuel Green, Gene Orloff, Elliot Rossof
Alto: Alfred Brown, Emmanuel Vardi
Violoncelle: Seymour Barab, Charles McCracken, Harvey Shapiro
Enregistré aux studios Van Gelder en Septembre 1972
Ingénieur du son: Rudy Van Gelder
Photographie de couverture: Pete Turner
Photographie intérieure: Duane Michals
Design: Bob Ciano
Produit par Creed Taylor
Dès la lecture du commentaire Ben Sidranesque, je fonce sur ton blog et d'emblée un CTI fanblog, ça pose...
RépondreSupprimerEt puis, je déroule la souris et ... Deodato.
Curieux hasard, je rentre juste de répétition avec une amie violoncelliste avec laquelle nous avons adapté des pièces classiques sur concept jazz et à l'inverse, elle jouant des thèmes jazz au violoncelle. Et Deodato a été une base d'inspiration pour ce concept...
J'avais découvert, très jeune cet artiste et l'avais plus ou moins passé aux oubliettes jusqu'au jour ou je cherchais une intro dense pour mon groupe de jazz-rock et qu'on avait flashé sur le zarathoustra, mélangé à stratus, l'adéquation avait fait "mouche"...
Bon, je vois qu'il y a de la matière, de la lecture et du référent ici... Je vais plonger un peu dans cet univers CTI que j'adore, histoire de ressortir quelques bons vinyles, me rappeler un certain Benson et tant d'autres...
merci.
Il a pas mal travaillé en France ces dernières années. On le retrouve sur le "tube" de Berry: Mademoiselle et sur le dernier album de Christophe. C'est un arrangeur hors pair (voir son travail sur Stone Flower d'Antonio Carlos Jobim). C'est aussi un artiste attachant, simple. Je lui ai fait lire mes chroniques via "myspace" et il a pris la peine de me répondre un petit mot à chaque fois.
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