Le second disque de Freddie Hubbard sur la CTI n'a toujours pas la même aura que son prédécesseur, l'incontournable « Red Clay ». Il n'a pas, non plus, eu de son temps le même succès commercial que « First Light », l’album suivant. Pourtant, il n'a pas grand chose à envier au premier et surclasse sans problème le troisième. C'est à peu de chose près la même équipe qui sévit sur l'enregistrement de « Red clay ». Seul changement : Jack DeJohnette, plus expérimenté, remplace le jeune Lenny White à la batterie et Richie Landrum apporte une légère touche latino aux percussions.
Si la structure initiale des morceaux est somme toute assez simple, l'interaction entre les musiciens est phénoménale. Ils se connaissent tous. Freddie Hubbard et Joe Henderson ont joué ensemble dans les Jazz Communicators. Hubbard et Hancock se sont souvent croisés (« Hub-Tones » - Blue Note, 1962, « Maiden Voyage » - Blue Note, 1965). Ron Carter et Jack DeJohnette ont joué avec Miles Davis etc ... Ici, les solos improvisés de trompette, de saxophone et de piano sont d'une rare intensité. La connivence avec la section rythmique est source de créativité. Cette cohésion, captée le 16 novembre 1970 dans les studios Van Gelder, laisse deux titres majeurs, "Straight Life" et "Mr. Clean".
C'est les débuts de la CTI indépendante et Creed Taylor, ambitieux, rivalise avec le label Blue note dans une veine plus funk. Mais déjà, on devine l'orientation que va prendre le producteur. Ce dernier, tout en laissant une grande liberté aux artistes, ajoute au final le standard "Here's That Rainy Day". Cette ballade romantique, un peu à contre courant du reste de l'album, offre un point d'ancrage idéal pour un public non initié. C'est une version minimaliste, en trio, avec Ron Carter à la contrebasse, un Freddie Hubbard apaisé au bugle et George Benson, comme on l'aime, raffiné .
C'est un disque qui n'a pas de raison aujourd'hui de rougir devant le label Blue Note.
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Face A
1. Straight life 17:30
(Freddie Hubbard)
Face B
1.Mr Clean 13:30
(Weldon Irvine)
2. Here's that rainy day 5:10
(J. Burke/J. Van Heusen)
Enregistré aux studios Van Gelder
Englewood Cliffs, New Jersey
Ingénieur : Rudy Van Gelder
Enregistré le 16 novembre 1970
Photo de couverture : Pete Turner
Photographie intérieure : Chuch Stewart
Design : Bob Ciano
Produit par Creed Taylor
Trompette et Bugle
Freddie Hubbard
Guitare
George Benson
Batterie
Jack DeJohnette
Percussion
Richie Landrum
Tambourin
Weldon Irvine
Piano
Herbie Hancock
Saxophone ténor
Joe Henderson
Basse
Ron Carter
Bonjour Alain,
RépondreSupprimerQuand tu vois le timing de la face A avec un seul titre, ça fait aujourd'hui rêver...
La musique s'exprimait encore en ces temps où le timing radio n'envahissait pas les prods, car même pour le jazz, cela reste rare ou revendiqué, mais pas forcément "naturel".
Avec une telle équipe le sens du mot développement a tout son intérêt et la continuité de l'aura Miles trouve son sens.
Je connais cet album et ai déjà joué Mr Clean à maintes reprises, que ce soit comme batteur ou comme claviériste.
Hubbard est un artiste référent qui doit être intégralement réhabilité et estimé, et pas que des "connaisseurs".
Des articles comme le tien ici agissent positivement en ce sens.
On entend pas beaucoup Hubbard dans les jazz clubs, pourtant, il figure de façon estimable dans les Real Books...
Red Clay, Mr Clean, Straight Life, que d'inventivité dans ces titres destinés à inspirer pour le développement musical - thèmes serrés et truffés d'appuis rythmiques qui permettent d'interagir, grilles ouvertes pouvant être source à la lettre harmonique ou liberté, tant leur axe est pluriel, binarité funk ou ternaire dévié...
Un creuset...
Mon collègue qui encadre les ateliers jazz est en train de monter Red Clay... et je fais travailler la pianiste sur le sujet...
Ouf, ça revient.
merci, à +
Merci Pascal ;)
RépondreSupprimerTu sais ce que disais Miles Davis à propos de Freddie Hubbard : "Il ne sait que monter et descendre les gammes".
C'est vrai que son jeu est assez démonstratif. Mais on sent le gout du bon mot, la petite pointe de jalousie, face à tant de mauvaise foi ;)
Bien... Connaissais pas du tout... mais rien à voir, une nouvelle sympathique: Chick Corea au Jazz à Juan le 15 juillet...
RépondreSupprimerChic !
RépondreSupprimerMerci Alain Manuel....los discos de CTI tienen un embrujo especial...gracias...
RépondreSupprimerMerci de ta visite Coysfunk.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi ;) los discos de CTI tienen un embrujo especial
Bjr M Manuel. Heureux (et fier vu votre programmation) de vous avoir comme membre. Pour la peine je découvre votre blog. Faut pas trop en mettre car il y a deux trois noms que j'ai prévu d'inclure dans mes prochains post. F. Hubbard par exemple.
RépondreSupprimerA bientôt
On lira ça avec plaisir ;)
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