A tous ceux qui découvrent ou vont découvrir « Goodbye » à travers la réédition de 2001, précisons que la chronologie des titres a été chamboulée. Ce petit détail a son importance quand on sait, par exemple, que le morceau "SKJ", issu des sessions d'enregistrement de l'album « Sunflower », occupe la deuxième place sur le CD. En vérité, cette musique, enregistrée un an plus tôt par d'autres musiciens, se trouvait presque à la fin du vinyle. Là, en deuxième position, elle marque d'entrée une rupture de ton. C'est probablement plus un choix commercial qu'artistique permettant de mettre en avant des musiciens "bankables" comme Hancock, Hubbard ou Billy Cobham. Ajoutons que les titres "Detour Ahead" et "Goodbye" qui ouvraient initialement l'album se retrouvent à la fin sur le CD. Ce manque de cohérence musicale est très préjudiciable à une écoute en continu.
Un an après nous avoir séduit avec son fastueux album romantique : « Sunflower », le vibraphoniste revient avec une formation plus basique, plus proche du Modern Jazz Quartet.
Dans cet enregistrement, Milt Jackson s'est entouré du batteur Steve Gadd, encore une fois d'une justesse hors-norme, du pianiste Cedar Walton très à l'aise au Fender Rhodes et de l'irremplaçable Ron Carter à la contrebasse. Le vrai changement par rapport au MJQ, est la présence du flûtiste maison Hubert Laws en guest star .
Si l'ensemble manque un peu de folie, la beauté des timbres, magnifiée par une prise de son exemplaire, suscite un vif intérêt. Il est impossible de résister au toucher lunaire de Milt Jackson, au phrasé délicat d'Hubert Laws et à la présence saisissante de Ron Carter à la contrebasse. Ce dernier, avec sa sonorité charnue, ses notes bien rondes, est la vraie star de l'album.
*Le titre "SKJ" est composé des initiales de la compagne de Milt Jackson : Sandra Kaye
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"Goodbye" (Gordon Jenkins) (extrait sur youtube).♫ ♫ ♫ ♫
Face A
1. Detour Ahead 7:55
(Lou Carter/Herb Ellis/John Frigo)
2. Goodbye 9:17
(Gordon Jenkins)
Face B
1. Old Devil Moon 5:46
(Burton Lane/E.Y. Harburg)
2. SKJ 6:45 *
(Milt Jackson)
3. Opus De Funk 6:41
(Horace Silver)
Sur les CD
Epic/Legacy (E) 5051702 [CD], Epic/Legacy EK-86148 [CD]
1.Old Devil Moon
2. S.K.J. *
3. Opus de Funk
4. Detour Ahead
5. Goodbye
Enregistré en Décembre 1973 aux studios Van Gelder
Ingénieur du son Rudy Van Gelder
S.K.J. enregistré en Décembre 1972
Vibraphone
Milt Jackson
Flûte
Hubert Laws
Piano
Cedar Walton
Herbie Hancock uniquement sur SKJ
Basse
Ron Carter
Batterie
Steve Gadd
Billy Cobham uniquement sur SKJ
Trompette
Freddie Hubbard uniquement sur SKJ
Photographie de couverture: Pete Turner
Photographie intérieure: Dean Brown
Design: Bob Ciano
Produit par Creed Taylor
Encore un CTI que je ne connaissais pas...
RépondreSupprimerDécidément, à chacun le tour d'embarquer l'autre.
J'avais découvert Milt Jackson par une émission de André Francis, voici bien longtemps - une émission que j'avais bien entendue enregistrée car à l'époque ces émissions me permettaient d'enrichir ma culture jazz puis de filer en médiathèque.
Cet artiste je l'ai ensuite retrouvé autour de Miles dans les sessions historiques bien sur et puis j'ai des albums du Basie BB avec lui en invité, un bonheur.
Alors là, avec l'équipe CTI toujours jeune et inventive de cette époque, en étant tout à la fois rompue à ce jazz parfait de studio, ça doit être quelque chose...
Merci, à +
Salut Pascal, c'est un album qui a longtemps dormi dans ma discothèque.
RépondreSupprimerUne première écoute distraire m'avait laissé perplexe. Une deuxième, puis une troisième écoute plus studieuse m'a fait distinguer le son énorme de Ron Carter à la contrebasse. J'ai passé chaque titres à la moulinette fasciné par son jeu d'un bout à l'autre. Je me suis rendu compte par la suite que Steve Gadd, plus en retrait, plus discret était tout aussi fascinant.
Bonjour Alain,
RépondreSupprimerLa version Japonaise publiée en 1989 a suivi la chronologie exacte du Vinyl.
Merci mille fois Sezai,
RépondreSupprimerUne fois de plus la réédition japonaise est bien meilleure. J'ai été surpris dernièrement d'apprendre que l'industrie du disque au japon se portait bien. Alors qu'en France elle est moribonde. Ce sens du détail, de la minutie, cette passion pour la musique fait leur force sur le marché mondial